Hommage à Federico García Lorca
Quand j’ai commencé l’enregistrement de « Cruzando », mon premier album, j’avais déjà composé la mélodie et rédigé les paroles de « Dos Fuegos ».
La musique est venue d’abord, ensuite les paroles, mais de la première note jusqu’au dernier mot, tout ce qui venait s’adressait à Federico García Lorca,
à sa poésie et à sa personne.
Il s’est trouvé que Antonio Portanet, auteur-compositeur espagnol et ingénieur du son de mon premier CD, était un fervent admirateur de Lorca et un grand connaisseur de son œuvre.
Lorsqu’il me fit écouter certaines de ses compositions sur des textes de Federico, je fus profondément touchée. Dès lors l’envie de les chanter ne me quitta plus. « Dos Fuegos » et trois des compositions d’Antonio ont alors été enregistrées chez lui à Rueil, et devaient faire partie d’un CD à cinq titres. Mais la famille du poète, ayant apprécié ces premiers thèmes m’encouragea et me conseilla de faire un disque plus long comportant au minimum dix titres.
C’est alors qu’Antonio dut quitter la maison qu’il occupait à Rueil et le studio fut démantelé. Il me fallait trouver une nouvelle équipe, un directeur artistique, un studio adéquat, un nouvel ingénieur du son…
Ce fut Antonio lui-même qui me présenta Gerardo Di Giusto, qui me mit en contact avec Luis Rigou, son studio Malambo au sein du TAC, et Laurent Compignie, le nouvel ingénieur du son.
La trop grande différence acoustique entre les deux studios, et d’autres difficultés,nous obligèrent à réenregistrer tous les morceaux : nouvelle voix, nouveaux arrangements; exception faite de « La Milonga del Agua Herida » qui, pour des raisons techniques fut conservée telle quelle.
« Dos Fuegos » a donc suivi un chemin chaotique et apparemment fracturé. Mais le tissage invisible qui lui a servi de toile de fond se révèle aujourd’hui. Je m’aperçois que tous les musiciens qui ont participé à l’élaboration de ce deuxième CD sont des amis des musiciens de « Cruzando ».
Alors , merci encore à la musique d’être un lien aussi puissant !
Avec la nostalgie de ton amour puissant qui nous porte et nous transporte au-delà de nous-mêmes ; avec la soif de ton verbe habité, viatique pour agonisants, adultes et tout jeunes, car il sait nous trouver au milieu des beautés cachées et déverrouiller la porte des cœurs aimants ; car il sait nous y faire vibrer de ce tremblement que tu connaissais, qui devient le nôtre, qui devient le même. Du creux de ton silence mille voix te murmurent et mille te chantent… et toutes pleurent ton absence… et pleurent sur ceux qui te taisent et qui te tuent et se meurent de l’impuissance de ne pas t’avoir connu.
15 € + 2 € de port